Party, drugs, worries and ... sweet dreams [Carol]

Messages : 11 Date d'inscription : 09/03/2014 Age : 35

5h38. Jarek déambulait dans ces rues sombres. Il venait tout juste de quitter ses amis qui prenaient une autre direction. Enfin, on pouvait parler d’ « amis » mais tout était relatif. De véritables amis avec qui il avait fait les 400 coups : les rackets et les cellules de dégrisement, les soirées en folie et les outrages sur la voie publique. Oui, pour lui, ces amis étaient sa seconde famille, pour ne pas dire l’unique.

En ce moment même, il se dirigeait tout simplement vers LA véritable famille : Carol. Son frère aîné qui l’hébergeait et qui était d’ailleurs maire de cette put**n de ville puant de milliers de vices mais de merveilleux vices. Allez savoir ce que Carol pouvait être réellement pour lui ! Par moment, Jarek avait l’impression qu’il était un étranger pour lui. Ils n’étaient pas du même monde. Ca, c’était d’une évidence. La politique : un monde que Jarek ne comprendrait jamais, mais allez savoir s’il cherchera réellement à le comprendre.

Avec plusieurs grammes d’alcool dans le sang, non, Jarek ne tenait plus trop correctement debout mais ce n’était pas bien grave. C’était marrant. Très marrant ! Même rater la marche du trottoir était rigolo ! Pour avoir ce genre d’humour, la recette de la soirée était simple, soit accumuler les bouteilles de Vodka. Et non, Jarek n’y allait pas de main morte avec cette boisson, boisson qui lui rappelait les pays de l’Europe de l’Est, soit ses origines. Fierté quand tu nous tenais ! Tous ces shots pour savoir qui tenait véritablement le mieux la boisson mais non seulement pour ça, il y avait également ces quelques dollars à gagner en jeu. Et comment ! Jarek avait vu une ouverture là-dedans avec cet argent facile : se procurer de la drogue ! La drogue n’allait pas tomber tout seul, surtout qu’il avait une petite dette à régler à un certain dealeur. D’ailleurs, c’était bizarre que celui-là ne s’était pas manifesté. Peut-être dans quelques jours ! Bref, qu’est-ce qu’il avait pu s’éclater dans ce bar avec ces copains motards ! Jarek se trouvait à en rire tout seul encore alors qu’il ne tenait pas trop droit.

D’ailleurs, il était bientôt arrivé. La maison n’était pas trop loin, pourtant, elle lui paraissait vachement trop loin. C’était le bout du monde ! S’étaler son doux lit était loin. Trop loin, même s’il se trouvait dans le jardin !

Lit, me voilà ! lâcha-t-il alors qu’il était dans l’allée.

Mais en déambulant à moitié sur la pelouse, il se cogna contre quelque chose de fragile qui n’était autre qu’un nain de jardin. Mais il se pourrait bien que sans faire gaffe, il y fit un sacré coup : le nain de jardin se brisa sur ce petit chemin en béton.

Mais chuuuuut ! Ca alors ! C’trop dur de demander un peu de silence ? râla Jarek.

Puis en remarquant qu’il avait renversé le nain de jardin, Jarek se mit à rire tout seul comme un con. Puis il se rendit compte que …

Mais… mais… depuis quand on a des.. .. petits bonhommes ?

Perplexe, il lui semblait quand il était parti la veille qu’il n’y avait absolument rien dans le jardin, mais absolument rien du tout… Mais Jarek oubliait une chose : c’était le voisin qui avait un amour fou pour ces trucs affreux !

Jarek&Carol
party, drugs, worries and... sweet dreams (I.3)

Le sommeil ne venait pas. Allongé sur le lit, la couverture tirée jusqu'au milieu de son torse, Carol observait le plafond sombre, devinant plus qu'il ne voyait les traces laissées au fil des années. A ses côtés reposait sa fiancée, endormie depuis plusieurs heures et s'il lui accordait parfois un regard tendre, il l'enviait surtout pour la tranquillité avec laquelle Morphée était venir l'accueillir. Cet ange de la nuit le fuyait et les pilules ne pouvaient rien pour lui. Il soupira, une nouvelle fois et se redressa, veillant à ne pas déranger la jeune femme blottie contre lui. Doucement, il retira le bras qui le tenait enveloppé et il se glissa en dehors du lit. Silencieusement. La nuit était encore pleine et la lune éclairait faiblement la pièce, le Maire s'avança de quelques pas jusqu'à la fenêtre et resta là de longues minutes. Los Angeles, endormie. La ville, grande et polluée, calme et torturée, n'avait rien à envier à l'Ukraine. S'il restait dans la ville américaine, c'était davantage par principe que par réelle envie. Il ne pouvait pas retourner dans son pays natal et voir son père tant admiré souffrir de sa maladie. Pas plus qu'il ne pouvait abandonner sa famille ici. Lentement, il tourna la tête vers la lit. Sa jeune fiancée avait tendu le bras sur sa place vide et attrapé son oreiller pour le ramener contre elle. Un sourire triste flotta sur les lèvres de l'homme politique. Non, il ne pourrait jamais abandonner Juliette, pas plus qu'il ne saurait la forcer à le suivre. De nouveau, son regard anthracite se posa sur la fenêtre. Et puis il y avait Louka et Jarek.
Il se détourna de la vision de la ville nocturne et s'arracha de son poste d'observation. Sans un bruit, il quitta la chambre et traversa le couloir de la penthouse. Il s'arrêta un instant devant la porte de Louka et un voile de tristesse s'abattit devant son regard et son visage. La détresse chez son jeune frère était lisible mais il ne parvenait pas à l'apaiser. Il se sentait démuni malgré tout l'argent et le pouvoir que son statut lui conférait. Il ne pouvait aider son frère à aller mieux, à se sentir mieux. Il ne savait pas trouver les mots pour lui assurer que tout irait pour le mieux. Était-ce vrai, de toute façon ? Ses talons glissèrent sur le sol et il descendit les escaliers lentement, laissant sa main caresser la rampe en bois. Les tares de sa famille étaient ancré depuis trop longtemps pour qu'il ne puisse en faire quelque chose. L'épée de Damoclès les survolait à chaque instant et les pointait un par un, leur assénant à chacun un péché capital. L'avarice de Veronica, la luxure de Yulia, la gourmandise de Masha. Que pouvaient représenter le mal-être de Louka, il l'ignorait. La dépression était davantage d'ordre mental. Quant à Jarek, il semblait à Carol que son cadet était un vice lui-même. Incapable de refuser le mal lorsqu'il le voyait, il sombrait dans de profondes ténèbres et n'en ressortait qu'en de rares occasions. Qu'était donc devenu ce jeune enfant si joyeux et plein d'entrain qu'il avait été par le passé ? Oublié, envolé. Disparu.

Il releva la tête, se redressa. Les sens aux aguets, il lui semblait avoir entendu une voix, reconnaissable entre mille, marmonner quelque chose d'instinct. Assis à la table de la cuisine, une tasse de thé fumante entre les mains, Carol jeta un coup d’œil à l'horloge et il sut que ses craintes étaient fondées. Bien que Los Angeles ne dormait jamais pleinement, il ne pouvait y avoir qu'une seule raison au vacarme dans un tel quartier à une heure aussi avancée de la nuit. Il ferma les yeux, mâchoire contractée et décida d'attendre que la porte ne s'ouvre. Il patientait l'entrée, probablement bruyante et fracassante, de Jarek. Ivre à coup sûr, et probablement drogué par la même occasion. Sans toucher à sa boisson, il porta une main blanche à son front et se massa légèrement la tempe. Pourquoi Jarek était-il devenu un délinquant de bas étage ? Pourquoi avait-il décidé qu'il ne pouvait accepter la main tendue de son frère pour se reprendre ? Pourquoi fallait-il toujours qu'ils se entretiennent une guerre ? Les yeux rivés sur la porte d'entrée qu'il pouvait apercevoir, il attendit. Mais la porte ne s'ouvrait pas. La voix de son cadet lui parvint et si ses paroles lui parurent floues, il eut la curiosité de se lever et d'observer, de la fenêtre, ce qui pouvait bien retenir Jarek. Il étouffa une injure. Ce petit éberlué était en train de torturer le jardin de leur voisin de pallier !
La porte s'ouvrit à la volée, la robe de chambre s'envola sous le courant d'air provoqué. Carol, pieds nus, traversa le jardin à grandes enjambées, prêt à tirer Jarek pour le ramener dans le droit chemin. Dans tous les sens du terme. « Bon sang Jarek, tu ne peux donc pas te tenir ! Il faut toujours que tu fasses des entrées remarquées. C'est pas possible, ça. » De l'autre côté de la haie, il espérait que son alcoolique de frère pouvait remarquer les flammes infernales qui s'échappaient de son regard de glace. Il inspira profondément, s'obligea à respirer et à contrôler le ton de sa voix pour ne pas alarmer les voisins. Bien qu'il fût encore étrange que celui-ci n'ait pas été réveillé par le vacarme de Jarek. « Dépêche-toi de rentrer Jarek... » Il avait soufflé d'un ton froid et autoritaire mais son visage reflétait son désarroi. Il ne savait plus par quel bout prendre son cadet. Que pouvait-il lui dire qui pouvait le ramener à la raison ? Malgré un comportement d'adolescent en pleine rébellion, il était un adulte. Lui interdire toute sortie ? Déjà tentée. Le mettre à la porte ? Carol savait pertinemment que c'était ce que son frère attendait. Ce serait lui offrir une liberté en cadeau et il ne le désirait pas. Le Maire se sentait responsable et ne pouvait autoriser ses deux jeunes frères à quitter le bercail familiale. Tant qu'ils vivaient sous son toit, il lui était possible de garder un œil sur eux, de veiller à ce qu'ils ne manquent de rien et pouvait encore s’immiscer dans leurs vies de façon furtive. Louka, encore, ne demandait pas trop d'attention ; lorsqu'il arrivait à reprendre le dessus sur sa dépression, il était agréable et sympathique. Son statut d'étudiant lui demandait beaucoup de travail et il savait se gérer. Pas Jarek. Sa « bande » de motards qu'il aimait appeler amis l’entraînait au fond d'un gouffre sans fin, le tirant toujours un peu plus profondément dans la drogue et les délits. Une mauvaise publicité pour la carrière politique de Carol qui se trouvait dans l'obligation d'intervenir. Certains le faisaient chanter en échange de leur silence et il finissait pas ouvrir le porte-monnaie, fermant les yeux sur les agissements et les réclamations de Jarek ou de son dealer.
Codes par Wild Hunger.

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Non mais sérieusement, c’était quoi ce délire ? A lever les yeux, il lui semblait bien à Jarek qu’il était arrivé à bon port ! Autrement, ce n’était pas possible ! Certes, il avait bu, il se droguait mais même drogué, il n’aurait pas loupé ce genre de détails. Il en était convaincu. Puis une chose vint s’ajouter à cette douce découverte, à cette malencontreuse aventure : la porte du voisin s’ouvrit à la volée. Peut-être que sans faire exprès, il l’avait réveillé : Jarek était tenté d’aller s’excuser tout en répliquant qu’il avait malheureusement cassé un de ses propres nains de jardin, et tout ça ! Mais, il semblerait que ce soit Carol qui l’accueillait, et de ce fait, derrière la haie.

Mais… mais, qu’est-ce tu fous derrière ?

Oui, allô la lune ! N’était-il pas en train d’halluciner ? Les yeux de Jarek s’écarquillèrent : il venait de comprendre et en conséquence, le jeune homme ne put s’empêcher de rire à sa fameuse blague. Il venait de comprendre ! Sérieusement, qu’est-ce qu’il avait pu être con !

Ah, Carol ! Tu vas rire mais j’ai vraiment cru qu’on avait des mochetés pareilles, c’est affreux ! lâcha-t-il, riant, se fichant complètement s'ils se faisaient remarquer !

Jarek ne fit même pas spécialement gaffe que son frère n’était pas vraiment d’humeur à plaisanter. Quoique si, à sa voix, même bourré il le remarquait mais ne demandez pas à un sourd d’entendre : là, pour Jarek, c’était pareil ! Il se laisserait alors traîner jusqu’à l’intérieur de la maison avec un sourire béat et limite, en allant lui passer le bras bras-dessus et bras-dessous à son frère. Jarek contourna alors la haie sans véritablement marcher droit, mais en plus, non pas très loin du bord du trottoir, il ne serait pas à deux doigts de se glander sur la route … ou en fait si ! Jarek perdit l’équilibre et la chute fut difficile. En même temps de tomber sur le goudron, il tombait même sur la plaque d’égout, le nez dans le plat. Et pour compter sur une discrétion, c’était foutu parce que le jeune homme râla, et pour dire, sans se rendre compte, le voilà égratigné mais surtout, avec un nez qui saignait en prime.

Aîeuuuh !

Le ramasser à la petite cuillère ? Ca sera le cas de le dire parce que Jarek serait incapable de se lever tout seul et de lui-même. Ne lui demandez pas comment il avait pu se mettre dans un état pareil. Ca aurait très bien pu pour quelqu'un de normal : un chagrin d'amour ou quoique ce soit... mais rien ne serait pour une raison normal. Non, Jarek ne faisait pas pour ce plaisir-là... Ca serait comme pour lui demander pourquoi il se droguait, pourquoi il était tombé dedans... Mais à dire vrai, il avait oublié la raison. Il l'aurait su le dire à une époque mais il l'avait oublié au fil du temps comme il oubliait sa peine tout en prenant ces produits... Ces produits dont il était devenu accroc et dont il ne pouvait s'en séparer... C'était beaucoup trop dur !

Tiens... ché beau ! j'ai jamais vu le sol d'aussi près... d'ochi beauuuuu !

La tentation était beaucoup trop forte. J'espère que ça te plaira^^

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